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Report du Brexit : « On trace une autoroute avec plusieurs voies de sortie »
Invité de plusieurs médias nationaux les 10 et 11 avril 2019, Yves Bertoncini, Président du Mouvement européen – France, commente les enjeux du Brexit et les conséquences de son report jusqu’au 31 octobre pour la construction européenne.
« Garantir une sortie ordonnée est dans les intérêts de tous »
Yves Bertoncini rappelle que la sortie du Royaume-Uni sans accord, le scénario No Deal, serait catastrophique non seulement pour la Grande-Bretagne, mais également pour l’Union européenne. C’est pourquoi, dans la période de l’ »interrègne », au moment où la construction européenne sera « un peu au ralenti », l’Union européenne n’a rien à perdre en accordant aux Britanniques un délai supplémentaire tout en les incitant à ratifier l’accord de sortie au plus tôt. « Comme sur une autoroute qui va vers la falaise », ils peuvent emprunter plusieurs voies de sortie avant le 31 octobre : en ratifiant l’accord avant le 22 mai pour ne pas organiser d’élections européennes, ou alors avant le 31 juin pour ne pas envoyer de députés à Strasbourg.
« Empêcher à ce que le maintien du Royaume-Uni dans l’UE nuise à son bon fonctionnement »
Yves Bertoncini rappelle que malgré les déclarations de plusieurs personnalités britanniques, les eurodéputés britanniques élus le 23 mai prochain ne représenteront que 10% de l’hémicycle et auront peu de chances de bloquer la construction européenne. « C’est vocal, c’est tribunitien, mais c’est pas avec eux que se forgent les compromis – les compromis se forgent avec les partis de gouvernement dans une grande coalition. En plus si ces députés ne sont élus que pour quelques mois, on ne va pas leur confier des postes de responsabilités ».
Le Président du Mouvement Européen souligne également qu’aucune grande décision européenne dans les mois à venir – y compris la nomination du Président de la Commission – ne nécessite d’unanimité et ne pourra par conséquent pas être bloquée par les représentants du Royaume-Uni. En revanche, les Britanniques devraient quitter l’UE avant les négociations en novembre du prochain Cadre financier pluriannuel où un pays peut immobiliser toutes les décisions du Conseil des ministres.
« Un peu de théatre shakesperien dans tous cela »
Yves Bertoncini commente la position du Président de la République qui a souhaité limiter au maximum le report du Brexit. Selon lui, « Emmanuel Macron souhaiterait qu’on s’occupe d’autre chose. Il a des projets très ambitieux sur l’Europe, c’est un architecte de la construction européenne, il a dessiné la vision d’ensemble, sauf qu’actuellement il se retrouve non pas avec un casque d’architecte, mais avec un casque de pompier ».
Cela démontre néanmoins un dissensus franco-allemand : « l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui convient aux Allemands qui ne partagent globalement pas le projet révolutionnaire macroniste ».
« Theresa May a fait un don de sa personne »
Pour le Président du Mouvement Européen, l’organisation des élections européennes au Royaume-Uni est un nouveau moyen de pression utilisé par Theresa May afin de faire ratifier l’accord de sortie. Il caractérise la politique interne du Royaume-Uni d’un « jeu de poker » où tous les scénarios sont aujourd’hui mis sur la table. Afin de trouver un compris, il est indispensable que Theresa May trouve un accord transpartisan avec les travaillistes – et elle a dû commencer ces négociations bien plus tôt. Selon Yves Bertoncini, elle a fait « un don de sa personne » en mettant sa démission dans la balance et en éliminant ainsi toute pensée politicienne – la balle est maintenant dans le camp de Jeremy Corbyn qui a des arrières-pensées lui-aussi et peut vouloir le chaos s’installer afin de faire gagner son parti aux élections européennes ou législatives.
Pour revoir ces émissions :
- Sur FranceInfo
- Dans l’émission « Ça se comprend » sur Cnews (débat avec Alex Taylor, journaliste britannique, Stéphane DEO , économiste et Harold Hyman, journaliste CNEWS depuis Bruxelles)
- Sur BFM Business (invité du journal)
- Sur France 24 EN (débat avec Mary Honeyball, eurodéputée britannique, Pierre-Jérôme Hénin, Président de The Progressive Company et Mark François, Vice-Président de European Research Group)
- Sur BFM TV (débat avec Charlotte Onfroy, envoyée spéciale à Bruxelles, Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste au Daily Telegraph, Christian Makarian, directeur délégué de la rédaction de L’Express, Stéphane Ravier, sénateur (RN), François Grosdidier, sénateur (LR), Julien Bargeton, sénateur (LREM), Bruno Jeudy, éditorialiste politique à BFMTV et Bastien Lachaud, député (FI))
- Sur la Radio Télévision Suisse
- Sur SudRadio
- Sur ARTE
- Sur Cnews dans l’émission « Les voix de l’info »