Sur Arte suite au deuxième rejet de l’accord sur le Brexit
Si le lundi 12 mars 2019 au soir, le Parlement britannique a rejeté l’accord mis sur la table par Theresa May, il s’est également prononcé contre le no-deal le mardi 13 mars 2019. Le résultat prévisible de ce second vote ne permet pourtant pas de comprendre ou les Britanniques veulent aller, car le Brexit approche, les élections européennes également et le premier ne doit pas venir déstabiliser le second. Alors Brexit ou pas ? Si oui, quand ? Comment ? Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France était sur le plateau de Arte dans 28 minutes pour décrypter la situation.
Un report du Brexit est-il envisageable ?
Le Brexit devrait avoir lieu dans moins de deux semaines, pourtant l’accord accepté par le gouvernement britannique ne trouve pas suffisamment de soutien. Yves Bertoncini explique que si on veut écarter l’idée d’un no-deal, un report peut être envisagé : « L’Union européenne serait prête à y consentir, à condition qu’il y ait une stratégie et un mouvement britannique ». Cependant, cet éventuel report serait limité dans le temps, Yves Bertoncini rappelle « qu’il y a une date butoir que sont les élections européennes ».
Le référendum des Britanniques engage leur destin, celui de 2005 renvoyait aux choix de 25 peuples
Si les Britanniques venaient à organiser un second référendum sur l’appartenance de leur État à l’Union européenne, cela pourrait véhiculer l’idée que l’UE ne respecte pas le choix de ses peuples. Or le Président du Mouvement Européen souligne, à juste titre, la différence entre le référendum du Brexit qui n’engage qu’un pays et celui de 2005 qui engageait plusieurs démocraties. Il explique qu’en France nous avons un mauvais souvenir du référendum de 2005 : « C’était un règlement de copropriétaires, il y a eu deux oui et deux non, il a fallu faire un compromis ». Selon lui, même si cette situation a pu donner aux Français « l’impression qu’il y a eu un déni de démocratie », elle a tenu compte des résultats de plusieurs scrutins démocratiques, ce qui fait toute la différence avec le Brexit.
Tribune d’Emmanuel Macron, le Président de la République considère-t-il que les Britanniques vont rester dans l’Europe ?
Dans sa Tribune consacrée à l’Europe et publiée dans la presse des États de l’Union européenne, le Président de la République Emmanuel Macron entend faire une Europe dans laquelle « le Royaume-Uni trouvera toute sa place ». Toutefois, Yves Bertoncini appelle à distinguer l’Europe et l’Union européenne et précise « qu’il y a des coopérations qui se font en dehors de l’Union européenne, ce qui sera nécessaire si on veut arrimer les Britanniques qui vont partir ». Pour lui, le Chef de l’État souhaite surtout jeter les bases d’une coopération « parce qu’il considère que le Royaume-Uni est un grand partenaire sur des sujets stratégiques de sécurité collective, de lutte contre le terrorisme »
Avant de conclure, Yves Bertoncini souligne que les difficultés du Brexit sont accentuées par les arrières pensées politiciennes, nombreuses à la Chambre des Communes : « Il y a beaucoup de poker menteur de part et d’autre, mais un peu plus à Londres car ces gens sont désunis, ne savent pas où ils veulent aller habiter »