Sur BFM Business : Tensions en Europe, l’Italie c’est la Commedia dell’arte, le Brexit c’est Shakespeare
Rejet du budget prévisionnel italien, accord sur le Brexit : plusieurs crises internes secouent l’Europe aujourd’hui. A quelques mois des élections européennes 2019, symbole des avancées de la construction européenne, les divisions et les tensions menacent sérieusement l’unité des Etats membres. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France était invité dans le journal Inside Business de BFM Business pour commenter l’actualité brulante de l’Union européenne. Retrouvez le podcast de l’émission sur bfmbusiness.bfmtv.com, intervention entre 18:15 et 26:10.
Le budget italien rejeté par la Commission européenne, une source de conflits ?
Pour Yves Bertoncini, l’Italie est d’avantage menacée par les représailles des marchés financiers que celles de la Commission européenne. Cependant, il explique que même si l’Italie dégage des excédents primaires, le budget déclaré représente une dérive : « les 2,4% du déficit annoncé seront plus proches des 3% et le pays traine une dette correspondant à 130% du PIB ».
Pour stabiliser son économie, l’Italie devrait bénéficier de la solidarité économique européenne, selon le Président du Mouvement Européen, qui incite les Européens à « agir et mettre en commun le financement de la vielle dette italienne ».
L’Italie c’est la Commedia dell’arte, le Brexit c’est Shakespeare
Pour Yves Bertoncini, Theresa May doit faire son maximum pour que ce nouveau projet d’accord doit accepté par le Parlement britannique, elle n’a plus d’alternative : « elle a joué la montre, maintenant c’est soit l’accord qu’elle a obtenu, soit un « no deal ».
Mais le Président du Mouvement Européen rappelle que les soutiens de Theresa May au Parlement et au gouvernement s’amenuisent. D’un côté, certains conservateurs voudraient la renverser, de l’autre, « les travaillistes, en conscience, voudraient la soutenir, mais ils n’ont pas envie de lui faire ce cadeau ». Pour lui, l’issue du Brexit ne sera clarifiée qu’au dernier moment : « cela va se jouer comme dans Shakespeare, au dernier acte ».
La crise migratoire, un facteur de déstabilisation de l’Europe ?
Interrogé sur les tensions engendrées par la crise migratoire, Yves Bertoncini rappelle que cette dernière est terminée, mais non sans laisser des conséquences politiques : « l’Europe s’est clivée entre ceux qui voient les réfugiés comme des victimes et ceux qui les voient comme des menaces ». Pour lui, les dégâts politiques engendrés par la crise migratoire desservent la cause de certains gouvernants : « comme les élections européennes arrivent, ceux qui y ont intérêt exploitent le filon ».
Mais le Président du Mouvement Européen met en exergue l’importance de s’unir dans le contexte politique actuel : « Le monde est dangereux donc les Européens pensent de plus en plus qu’il faut prendre leur destin en main. Après tout, c’est toujours la géopolitique qui a fait l’Europe. Il faut qu’on passe au-dessus de notre crise des copropriétaires et les opinions publiques seront satisfaites ».