Le Grand débat national lancé par le Président de la République Emmanuel Macron a fait émerger de nombreux échanges sur des thématiques nationales, ce que Yves Bertoncini salue : « Ce Président a eu l’habileté d’ouvrir d’avantage à la consultation ». Cependant, il redoute les conséquences du Grand débat national sur les Européennes : « le petit débat européen qui va suivre le Grand débat national fera office d’élection intermédiaire ». Pour Yves Bertoncini, il faut que ce scrutin concentre le plus d’Europe possible mais « s’il n’y a pas de sortie claire du Grand débat national ces élections serviront de test électoral ».
Brexit : l’Union européenne veut-elle dégoûter les autres Etats ?
Face à Sébastien Chenu qui affirme que l’Union européenne veut faire de ce Brexit « un divorce coûteux et difficile », Yves Bertoncini rappelle que « le Brexit est un choix souverain » et qu’il se suffit à lui seul pour dégoûter les autres États membres. Il explique les Britanniques vont sortir de l’Union européenne qui ne fait pas obstacle à cette décision, mais le problème c’est « que les Britanniques ne savent pas où ils veulent habiter et ont sous-estimé les coûts du déménagement ».
L’Union européenne va-t-elle accepter un délai si les Britanniques le demandent ?
Pour le Président du Mouvement Européen, les Britanniques sortiront avec ou sans accord, mais il est possible qu’ils demandent un délai. Dans ce cas-là, « ce sera un dilemme pour les Européens qui ne pourront pas le refuser, même si ils en ont envie parce qu’ils n’ont pas intérêt à une sortie désordonnée ». Yves Bertoncini souligne à juste titre que « les Européens n’ont pas demandé ce divorce mais ils vont pourtant en subir les conséquences ». C’est pourquoi il va de leur intérêt de faire en sorte que le Brexit se passe le mieux possible, mais Yves Bertoncini rappelle que tout n’est pas de leur ressort : « Le choix des Britanniques est un choix qui les engage eux, ils peuvent sortir et vont sortir ».
Par ailleurs, le Président du Mouvement Européen souligne que le Brexit est surtout un conflit britannique qui s’explique par l’existence de deux Brexit différents. Pour lui « il y a un Brexit protectionniste contre le libre-échange et la libre-circulation soutenu par les classes populaires et un Brexit libéral pour ceux qui veulent construire un Singapour sur la Tamise ». Pour parvenir à un consensus au Parlement britannique, Yves Bertoncini précise que Theresa May devra se défaire de la frange ultre-radicale de son parti car «elle n’aura pas la majorité sans les Travaillistes, si elle peut en convaincre quelques dizaines peut-être y arrivera-t-elle ».
Alors que plusieurs invités accusent l’Union européenne de ne pas vouloir respecter la décision démocratique que représente le référendum sur le Brexit, Yves Bertoncini rappelle, en guise de conclusion, que « le déni de démocratie est de considérer que nous, Français, allons construire l’Europe à notre image sans tenir compte de l’avis des autres peuple, la crise européenne aujourd’hui est une crise de copropriétaires ».