Sur Europe 1 : En Europe, il n’y a pas d’internationale des extrémistes
Alors que les citoyens seront appelés aux urnes dans quelques mois pour renouveler les députés du Parlement européen, les partis politiques français et le gouvernement se préparent pour ces élections qui enregistrent traditionnellement un taux de participation relativement faible. C’est pour débattre sur ce sujet qu’Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, était invité aux côtés d’Olivier Duhamel, Politologue, dans l’émission Le Tour de la question, diffusée sur Europe 1.
Élections européennes 2019 : « les intentions de vote portent sur des aspirations domestiques »
Il y a quelques jours, un sondage Ifop sur les intentions de votes des Français annonçait LREM et le RN au coude à coude pour les élections européennes. Pour Yves Bertoncini, il n’est pas étonnant que « les intentions de vote portent sur des aspirations domestiques ».
Il précise que « le Président français est l’un des seuls membres du Conseil européen à avoir des pouvoirs importants sans rendre des comptes devant le Parlement » – ce qui explique l’intention des Français de « se saisir des bureaux de vote pour adresser un message à Emmanuel Macron sur des sujets nationaux ».
Le clip gouvernemental qui encourage à aller voter, un faux-pas ?
En mai 2019, l’Europe changera. En votant, vous décidez comment ! #ÉlectionsEuropéennes #OuiJeVote 🇪🇺 pic.twitter.com/ZXHofMQ0Q7
— Gouvernement (@gouvernementFR) 26 octobre 2018
Pour pallier à la traditionnelle abstention qui marque les scrutins européens, le gouvernement français a produit un clip a destinations des citoyens. Il incite à aller voter pour contrer Matteo Salvini et Viktor Orban, ce qui fait polémique. Si Yves Bertoncini salue l’intention du gouvernement d’encourager les citoyens à aller voter, il regrette que ce clip « donne a Mattéo Salvini une importance institutionnelle qu’il n’a pas ».
Le Président du Mouvement Européen dénonce l’attitude des gouvernements qui reprennent régulièrement la thématique de la montée des extrêmes. Pourtant, il est certain que l’extrême droite ne gagnera pas les élections européennes : « l’extrême droite n’aura pas la majorité des sièges au Parlement européen car il n’y a pas d’internationale des extrémistes ».
Peut-on réellement comparer la situation en Europe à ce qu’elle était dans l’entre-deux-guerres ?
Yves Bertoncini rejette cette comparaison faite par le Chef de l’Etat quelques jours plus tôt car le contexte n’est plus le même – « au début du siècle nous étions au centre du monde, nous ne le sommes plus » ce qui inquiète les européens.
Pour faire face à cette appréhension, certains se tournent vers les extrêmes, mais le Président du Mouvement Européen suggère de « répondre à cette angoisse avec l’idée que l’Union fait la force ». Par ailleurs, il explique qu’élire des partis extrémistes dans les instances européennes n’est pas la solution, parce que même « si il y avait un pouvoir autoritaire à Bruxelles qui décide de tout, nous le trouverions illégitime ».