Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, analyse sur France 24 World l’appel du Parlement européen à enclencher la procédure dite « de l’article 7 » dénonçant les violations de l’Etat de droit. Il s’exprime au micro de l’émission The Debate le 12 septembre aux côtés du député européen polonais Dominik Tarczyński (Groupe des Conservateurs européens) et de Lorenzo Marsili, co-fondateur de l’organisation European Alternatives.
Malgré les efforts du Premier Ministre hongrois pour amener le débat européen sur le sujet migratoire, « le vote du jour concerne avant tout la protection de l’Etat de droit en Hongrie : comme l’a rappelé Guy Verhofstadt, si la Hongrie était hors de l’Union aujourd’hui, elle ne pourrait y adhérer en l’état » note Yves Bertoncini.
Malgré l’appel du Parlement européen, le déclenchement de l’article 7 demande l’unanimité des Etats membres, ce qui bloquera la procédure au Conseil européen. Le Président du Mouvement Européen rappelle que l’Union européenne agit sur la base « d’une double légitimité » des Etats au Conseil européen et des citoyens représentés au via leurs élus au Parlement européen. « Dans un certain nombre de domaines, le vote à la majorité qualifiée au Conseil européen suffit, mais pas dans le cas présent, ce qui bloquera cette procédure. »
« La sanction est donc symbolique. Mais il y aura en bout de course d’autres types de sanctions, d’ordre diplomatique ou financier, suivies de répliques politiques ». Une situation qui peut aggraver la « crise de copropriétaires » qu’affronte l’Union et détourner l’attention des Européens des menaces extérieures qui demandent « une réponse unie » pour le Président du Mouvement Européen.
« Si nous ne gardons pas à l’esprit notre intérêt commun, nous serons divisés par les puissances extérieures à l’Union et nous n’aurons plus le contrôle de notre destin » complète-t-il. « Le monde est instable et notre protecteur traditionnel américain n’est plus fiable, les Européens doivent permettre l’essor d’une souveraineté européenne ».
Interrogé sur la position du Parti populaire européen (PPE – droite européenne), Yves Bertoncini conclut : « On voit un schisme entre les deux familles de la droite sur ce vote. Ce qui correspond également à la stratégie d’Emmanuel Macron, essayer de diviser ce bloc pour travailler avec l’aile centrale du PPE et isoler la droite de Viktor Orban ».