La Ligue et le Mouvement 5 étoiles ont officiellement annoncé un accord entre les deux partis et la formation d’un gouvernement de coalition en Italie. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, analyse la situation politique italienne dans l’émission The debate du 21 mai sur France 24.
« Ce vote illustre surtout une méfiance envers le système de Rome, mais c’est également un message pour l’Europe » résume Yves Bertoncini sur France 24, analysant le résultat des élections législatives du 4 mars en Italie. Il souligne également que la composition finale du gouvernement de coalition reste à découvrir :
Les Européens attendent la composition finale du gouvernement, pour savoir par exemple qui seront les ministre des affaires étrangères ou encore des finances.
Le Président du Mouvement Européen émet également des réserves envers le programme économique et fiscale de ce nouveau gouvernement, susceptible de faire face à l’opposition des marchés financiers alors que l’Italie a encore une dette à hauteur de 130% de son PIB.
Il rappelle également la fragilité du secteur bancaire en Italie depuis la crise de 2008 : « les banques n’ont pas eu le temps de totalement se restructurer comme en Irlande ou en Espagne », bien que l’Union européenne soit plus organisée depuis la crise et qu’il existe des mécanismes de stabilisation qui ont déjà fait leurs preuves en Grèce.
Pour Yves Bertoncini, l’Europe voit croître des forces populistes aux projets opposés. Si la nouvelle coalition italienne « est demandeuse de plus de solidarité européenne quant à l’accueil des réfugiés », le pouvoir polonais ou encore hongrois s’y oppose catégoriquement. En Allemagne, le parti d’extrême-droite AfD a émergé à l’aune de la crise de la zone Euro, alors même que le gouvernement d’Alexis Tsipras demandait un assouplissement des règles européennes. L’arrivée au pouvoir de la coalition Mouvement 5 étoiles / Ligue risque d’aggraver la « crise de copropriétaires » en Europe entre des forces partisanes qui ne souhaitent par sortir de l’Union mais s’affrontent sur sa gouvernance.