Alors que nous ne sommes plus qu’à quelques encablures des élections européennes de mai 2019, de nombreux enjeux se scindent l’Europe. Parmi les plus récents, un nouveau projet d’accord sur le Brexit, la dégradation des relations avec les Etats-Unis et la volonté d’Emmanuel Macron, soutenu par Angela Merkel, de créer une armée européenne. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France était au micro de RFI English pour commenter ces nouveaux défis.
Alors que plusieurs ministres ont quitté le gouvernement britannique pour protester contre le projet d’accord pour le Brexit, Yves Bertoncini rappelle que « ce divorce a été décidé par les britanniques et que les européens n’ont pas eu d’autres choix que de le subir ». Mais le risque d’une sortie du Royaume-Uni sans accord est important. Si tel devait être le cas, le Président du Mouvement Européen explique que « le Royaume-Unis serait considéré comme les autres pays, il n’y aurait ni accord de libre-échange, ni libre circulation des personnes avec l’Union européenne».
Cependant, l’accord prévoit une période de transition jusqu’à fin 2020 permettant de régler les relations futures entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Pour Yves Bertoncini cela représente une difficulté supplémentaire : « le plus compliqué sera d’imaginer les relations futures, le nouvel accord et l’accord de sécurité, cela pourrait prendre plus d’un an et demie ».
Une armée européenne pour faire face aux crises extérieures
Pour Yves Bertoncini, le projet de création d’une armée européenne répond aux défis géopolitiques auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui : « nous avons un voisinage dangereux en Europe, nous avons peur et notre protecteur traditionnel, l’oncle Sam, n’est plus fiable ». Mais le Président du Mouvement Européen annonce qu’il faudra être patient : « Ce sera long de développer une armée et des capacités militaires et mais nous n’avons pas beaucoup de temps ».
Alors que les élections européennes approchent le Président du Mouvement Européen rappelle la difficulté de mobiliser les citoyens lors de ce scrutin. Mais selon lui, cette élection pourrait être différente : « si la campagne se concentre sur les enjeux extérieurs, peut-être que cela pourrait susciter un élan en faveur de l’unité et un appel au vote ».
Mais les risques d’un clivage entre les partis populistes et les partis traditionnels sont grands. Yves Bertoncini explique que : « même s’il pourrait y avoir une progression des extrêmes, ils ne gagneront pas les élections ». Par contre, le Président du Mouvement Européen, redoute l’influence que les partis populistes pourraient exercer lors de ce scrutin. S’ils parvenaient à transmettre leurs idées aux partis traditionnels, ce serait pour eux « non pas une victoire institutionnelle, mais une victoire politique ».