L’occasion de rappeler qu’Emmanuel Macron, lors du débat de l’entre-deux-tours de 2017, avait rétorqué à sa rivale : « Madame Le Pen, on n’arrête pas les terroristes aux frontières ». Et d’ajouter qu’il est absolument essentiel de traquer les terroristes, « mais où ils sont, c’est-à-dire à la source », dans les pays comme l’Irak et la Syrie et sur le sol de nos pays.
J’ai par ailleurs exprimé mon inquiétude à l’idée que les 2400 personnels supplémentaires annoncés en France soient mobilisés pour surveiller en vain nos milliers de kilomètres de frontières terrestres, alors qu’ils seraient beaucoup plus utiles s’ils ciblaient les terroristes en deça et au-delà des frontières – en appelant à privilégier l’efficacité opérationnelle plutôt qu’une symbolique politique qui emprunte à celle de la ligne Maginot…
J’ai aussi souligné l’utilité de Schengen comme « outil de coopération policière et judiciaire » entre les États, qui gagnerait à être amélioré et rappelé que « c’est surtout grâce aux services de renseignement que les terroristes sont arrêtés » : la coopération entre la Slovaquie et l’Autriche avait bien fonctionné avec l’attentat de Vienne, et la police autrichienne n’a pas agi en dépit des informations dont elle disposait. A l’inverse, le rétablissement de nos contrôles aux frontières impliquerait la complication « des trajets trans-frontaliers pour des centaines de milliers d’honnêtes gens », dont 400 000 travailleurs trans-frontaliers français, mais aussi les transporteurs routiers, les commerçants et les consommateurs, « sans attraper aucun terroriste. »
J’ai enfin évoqué l’opportunité que représenteraient des avancées complémentaires, dont la création d’une sorte de « FBI européen » ou l’élargissement des prérogatives du Parquet Européen à la lutte anti-terroriste « afin de permettre aux pouvoirs publics et aux services de renseignement des différents Etats-membres de mieux coopérer » et souhaité que ce type de projets fassent partie des initiatives évoquées par Emmanuel Macron dans la perspective de la Présidence française de l’UE du 1er semestre 2022.