On Radio RTS to promote the “Spitzenkandidat”, a “democratic innovation to be kept” in Europe
En 2014, Jean-Claude Juncker arrive en tête aux élections européenne en tant que tête de liste du Parti Populaire européen. Sur la base du système dit du Spitzenkandidat, institué par le Traité de Lisbonne et opérationnel pour la première fois en 2014, il est nommé à la présidence de la Commission européenne par le Conseil européen. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, était l’invité de l’émission Forum sur la radio suisse RTS pour commenter la remise en cause possible de ce mécanisme institutionnel à l’horizon des élections européennes de 2019.
« Le système du Spitzenkandidat constitue une innovation démocratique » analyse le Président du Mouvement Européen. Il prévoit que si les chefs d’Etat et de gouvernement restent maîtres de la nomination du Président de la Commission européenne, ils doivent tenir compte des élections au Parlement européen. En 2014, « les partis politiques ont pu s’emparer de cette base juridique pour présenter des chefs de file en concurrence pour la présidence de la Commission. C’est plus clair, plus lisible, et donc plus démocratique. Il vaudrait mieux pérenniser le système que de revenir en arrière, à ces conciliabules vaticanesques qui avaient cours auparavant entre chefs d’Etat, dans des conditions bien moins transparentes ».
Cet affrontement institutionnel entre le Parlement européen et le Conseil européen « cache un rapport de force partisan : dans la situation actuelle, le système du Spitzenkandidat mènerait probablement à la nomination d’un Président de la Commission issu une nouvelle fois des rangs du PPE, le groupe des conservateurs européens. C’est aussi pour cette raison que certains pays renâclent et qu’Emmanuel Macron en France semble hésiter. Il sait d’ores et déjà que si on applique cette logique, le prochain Président de la Commission ne sortira pas des rangs d’En Marche ».
Une Europe de coalitions
Le candidat désigné par le parti arrivé en tête a vocation « à essayer de réunir une coalition sur son nom, parce qu’il n’aura pas 50% des sièges. Conservons ce système de tête de liste pour qu’au moins il ait vocation à être proposé en premier par le Conseil européen pour tenter de construire une coalition. S’il échoue, alors on passerait au candidat arrivé deuxième. On conserverait ainsi une sorte de pluralisme et le respect du vote des européens tout en laissant une marge de manœuvre au Parlement et aux chefs d’Etat et de gouvernement » conclut Yves Bertoncini.
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