Schengen : de la résistance à la résilience?
Téléchargez pdfUn policy paper publié en mai 2018 pour la Fondation Robert Schuman, suite aux vives tensions qui opposent les 26 pays partageant l’espace Schengen, et qui se sont notamment manifestées lors de l’afflux massif de réfugiés en 2015-2016, puis face aux attentats terroristes.
De telles tensions sont les symptômes d’une double crise, dont il s’agit de bien identifier les causes pour y porter efficacement remède : une crise de solidarité, souvent évoquée, entre États membres de l’Union européenne, mais aussi une crise de confiance, qui renvoie à la difficulté de partager un espace dit « sans frontières intérieures ».
A ce stade, cette double « crise de copropriétaires » a donné lieu à une course contre la montre entre le retour de contrôles temporaires aux frontières nationales et le renforcement de la coopération européenne, notamment marqué par l’européanisation des contrôles aux frontières extérieures. Il est salutaire de mettre ces évolutions en perspective alors que les négociations sur la « politique d’asile » de l’Union ont vocation à être conclues mi-2018 et que la menace terroriste reste à un niveau élevé.
L’issue favorable de cette crise de copropriétaires dépendra de l’adoption de nouvelles orientations politiques et opérationnelles au cours des prochains mois, mais aussi de la capacité des autorités nationales et communautaires à accompagner la souplesse remarquable du Code Schengen d’une communication mieux adaptée à « l’esprit de Schengen ».